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Pas de problème nucléaire entendait-on encore hier.
Nos élites dirigeantes sont rassurantes à outrance. Il n'y a pas de problème avec le nucléaire serinait (en s'étranglant presque) N. Kosciusko-Morizet. Pas de récupération politique malsaine prévenait-elle. L'incident n'est pas avéré comme étant de gravité historique, osait-on encore dire, au risque d'être dangereusement ridicule, comme à l'heure de la prévention de la grippe H1N1. Pourtant, aujourd'hui, tout change de jour en jour, assez brutalement.
On entendait même que le gaz radioactif qui s'échappait des centrales endommagées se dissipe et perd sa radioactivité "en quelque temps", laissant à chacun apprécier ce que mesure ce délai. Or, on sait que la plus courte période radioactive, celle du Césium, représente tout de même 30 ans.
Et puis en France, "les conditions ne sont pas les mêmes. Et le débat est ouvert depuis 2005". C'est vrai, à se remémorer l'intervention de N. Sarkozy : "Le nucléaire est une énergie propre. Il y a en France des gens qui sont contre le nucléaire. C'est une absurdité". Bel exemple de débat démocratique en effet et du même niveau que la transparence du discours des énergistes narionnaux.
Hier soir encore, chez F. Taddei, V. Courtillot (et oui encore lui après le changement climatique, son nouveau dada est le nucléaire) affirmait que le nucléaire est irremplaçable. Que nos petites énergies propres ne sont que broutilles. Que le nucléaire est exempt de CO2 (alors là je rigolerais presque) et bien plus sain que le charbon. Que ce dernier a fait bien plus de morts dans son histoire....
...Pour l'instant ajouterais-je, et encore, cela reste à vérifier. Car il est de mise de ne pas compter les morts à long terme, les cancers, ...
Et quand bien même. Attend-on que l'Aligator 427 (hommage à Thiéfaine) ait décimé quelques centaines de milliers d'humains ? Il faudra 20 ans minimum pour en sortir. Combien de drames avant d'avoir pu arrêter la machine infernale. Tout le monde reprend aujourd'hui conscience de cette lourde épée de Damoclès que représente l'atome énergétique. Car enfin, l'incident ou l'accident ne sont pas nécessaires pour mesurer le risque colossal que cela représente. Certes l'événement naturel est dévastateur mais nous possédons dans nos centrales une arme létale comme aucune autre. Dont personne dans le public ne sait vraiment le danger latent. Un pouvoir détenu par quelques élites protégées par les gouvernements et la finance.
Quand on nous annonce que 80 à 90% des déchets sont recyclés en Russie et que Greenpeace découvre qu'en fait de recyclage il s'agit simplement de stockage à l'air libre sans aucune protection, quand on nous fait croire que le savoir faire du retraitement viendra à court terme, quand en regard de tout cela nous avons peur à juste titre que le poison ne se diffuse dans l'atmosphère et que nous n'y puissions rien, parce que les frontières n'existent pas, pour Tchernobyl ou une autre, n'en déplaise à notre Président qui participa au mensonge d'état de l'époque (N. Sarkozy était chargé de mission pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au ministère de l'Intérieur), alors oui, il me semble que l'on peut juger que nous devons au plus tôt tourner cette sombre page de l'historie de l'Homme.
Faisons taire ceux qui prétendent qu'il n'est pas possible de changer de mode énergétique et que la voiture tue bien plus. L'automobile est un outil assumé individuellement, dont le risque et connu et assumé par chacun. Rien à voir avec l'atome. Nous assumons le risque complet et ses dirigeants en tire un bénéfice individuel financier et politique. D'ailleurs le nucléaire est bien moins rentable qu'on ne nous le dit, bien moins propre, sinon à tuer ! Ce n'est pas une énergie d'avenir. Nous tenons cette bombe en équilibre sur le bout de nos doigts depuis 50 ans. A la première occasion, sa chute dévastera des régions entières comme elle l'a déjà fait. Nous avons la mémoire courte.
A l'heure où l'on veut exploiter en France des gaz de schistes au péril des nappes phréatiques, où le désastre industriel de l'EPR se fait jour, où l'on tue petit à petit l'initiative solaire, où l'horizon de la maîtrise de la fusion recule de jour en jour, où le prix du gaz augmente sans aucune autre justification que celle du profit maximal au bénéfice de quelques actionnaires proches du pouvoir, sans aucun contrôle de ce dernier, ne soyons pas dupes du message sous-jacent.
Ce qu'il faut considérer en premier c'est la nécessaire sobriété énergétique. L'association Négawatt affirme que 50% de l'énergie consommée aujourd'hui est inutile. Cela laisserait de la marge non ? Et c'est en France qu'il faut réagir vite. Car notre pays a massivement investi dans le nucléaire. Nous en sommes quatre fois plus dépendant que les Etats-Unis. Changer de mode de production sera très douloureux si nous ne nous y préparons pas...
Le nucléaire n'apportera pas la lumière !
http://www.mediapart.fr/journal/international/260308/le-nucleaire-sale-d-areva-au-nord-niger
http://www.mediapart.fr/journal/economie/300710/nucleaire-edf-avoue-son-tour-ses-deboires-avec-lepr
http://blogs.mediapart.fr/blog/jjmu/210111/sortir-du-nucleaire-non-la-propagande-d-areva
