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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 15:05
Voilà deux ans que nous apprenons par touches successives que la loi n'est pas au-dessus de tout. Mais il y a plus grave que les pérégrinations lamentables de notre président qui, pourtant, bafouent tous les jours ou presque, les principes de base de la démocratie. Ces mensonges ou nominations hasardeuses, sont des gesticulations inutiles et ridicules d'un homme aux aboies (aux prises avec lui-même peut-être), car trop soucieux de soigner son image et d'entretenir son électorat. Ces agissements que l'on peut penser être basés sur la simple règle dictée laconiquement dans le titre ci-dessus révèlent en fait une crise plus profonde qui remet en cause le socle sur lequel la construction d'un monde renouvelé pouvait être envisagé.

Quel monde nouveau ? Une société basée sur la qualité de vie, où l'on jugerait la santé d'un pays à celle de ses citoyens.

Hélas, si le PIB reste la seule échelle de comparaison, de compétition entre les puissances, son poids se renforce encore en raison de la crise que traverse l'occident en particulier. Bien sûr, ne soyons pas trop idéaliste ou utopiste, un tel bouleversement nécessite du temps. Le temps matériel d'opérer ces profondes mutations qui touchent parfois le fondement de la civilisation moderne. Et le temps pour chacun de nous d'accepter d'aménager sa façon d'évoluer dans sa vie quotidienne. Mais l'espoir était permis, les pays prenant peu à peu conscience de l'enjeu représenté par les mots "développement durable" et "respect de l'environnement". Cette prise de conscience n'était pas complètement animée par l'humanisme ou la philanthropie de nos dirigeants. Ne rêvons pas tout de même. C'est surtout que l'impact économique, donc financier, pouvait être colossal, tant en perte si nous n'agissons pas qu'en terme de bénéfice par la manne que représenterait une refonte de notre mode de vie.

Seulement voilà, le grand paradoxe de cette crise est qu'elle profite, pour l'instant du moins, au système qui en est la cause. Alors, plutôt que de remettre à plat notre vision de l'avenir, nos dirigeants tentent de colmater l'embarcation qui prend l'eau de toute part. Les symptômes en sont évidents car ils montrent quels sont les piliers du capitalisme, mais aussi les causes de la crise écologique sans précédant que nous traversons. Sauvetage des banques, injection de milliards d'euros dans l'industrie automobile (pas seulement en France d'ailleurs) et sans contrepartie écologique, relance de la croissance et de la consommation, baisse de la qualité alimentaire… tout cela sous prétexte qu'il faut agir vite pour sauver le système. Seuls les courants politiques transversaux (les Verts en particulier) se sont opposés à de telles mesures. C'est finalement la répétition du vieil adage capitaliste : "réponse immédiate à la cirse, après on verra !", traduction adoucie du célèbre "après moi, le déluge".

La conclusion est bien terne. Au lieu de tirer aventage d'une si belle occasion pour aider la mutation de notre économie et de notre industrie, d'aider l'agriculture paysanne plutôt que de continuer à subventionner l'agriculture intensive, d'inciter les ménages à économiser l'énergie et la consommation (et oui on peut économiser la consommation), les états (à qui le crime profite) tentent de pousser le système un peu plus loin afin d'en tirer profit un peu plus encore. Cette crise majeure met donc face à face les deux véritables ennemis : le capitalisme et le développement durable. Et bien que l'on ait tenté de faire croire au citoyen que les deux étaient conciliables, il est manifeste que de cet affrontement ne subsistera qu'un seul vainqueur. Le sursaut du capitalisme après cette blessure fait craindre l'arrêt pour longtemps de toute initiative globale en direction de l'Homme.

Il reste pourtant une lueur d'espoir : que la consommation ne redémarre pas. Voilà peut-être le seul grain de sable qui peut briser les rouages de la machine infernale. Que l'on ne change plus de montre à chaque changement d'heure, que l'on ne cherche plus à posséder en permanence le dernier cri de la technologie. Que chacun réfléchisse à sa façon d'appréhender son environnement, sa manière de s'y déplacer, de s'y nourrir, d'y respirer, d'y vivre au milieu d'une communauté humaine animée d'une aspiration commune : une quête de bonheur. Le consumérisme n'est qu'une course à la frustration et à l'isolement. A de nombreux points de vue, il n'offre aucune perspective.

Mais les politiques ne changent pas pour le bien de l'Homme. Elles y consentent pour leur survie et sous la pression populaire. La démocratie peut donc obliger les états à se plier aux changements de société que chacun de nous doit opérer pour son propre bonheur, afin que finalement, le "chacun pour soi" tant défendu par le capitalisme trouve sa conjugaison au pluriel pour le bien de tous.

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